Québec-Montréal : un classique revisité sur scène

Un film marquant, une attente élevée

Dire que le film Québec-Montréal a marqué son époque relève de l’évidence. Réalisée en 2002 par Ricardo Trogi, cette comédie dramatique a su capter l’air du temps, avec son humour mordant, ses répliques cinglantes et sa galerie de personnages en quête de sens. Vingt ans plus tard, l’idée de transposer ce récit culte au théâtre avait donc de quoi piquer la curiosité. Avec Pierre-François Legendre à la mise en scène et une distribution relevée : Charlotte Aubin, Catherine Brunet, Louis Carrière, Patrick Emmanuel Abellard, Pier-Luc Funk, Mickaël Gouin, Simon Pigeon et Antoine Pilon, le projet portait la promesse d’un hommage vibrant à Québec-Montréal.

Une mise en scène inventive, mais inégale

Le décor, composé de châssis de voiture évoquant la route entre Québec et Montréal, constitue une idée ingénieuse. Les différents tableaux s’enchaînent au rythme des conversations de sept voyageurs dans la trentaine, chacun aux prises avec ses doutes et ses espoirs. L’intégration de chorégraphies dansées surprend agréablement et apporte une touche de mouvement à l’ensemble. Pourtant, malgré la bonne volonté de l’équipe, l’enchaînement trop fréquent des changements de tableaux finit par rompre la fluidité. La route entre Québec et Montréal, censée servir de fil conducteur, se perd parfois dans ces transitions hâtives.

Des comédiens irréprochables

Il serait injuste de ne pas saluer le travail des acteurs. Tous livrent des performances nuancées, dignes de la réputation qu’ils se sont forgée sur scène comme à l’écran. Pier-Luc Funk et Mickaël Gouin, notamment, insufflent humour et sincérité à leurs personnages, tandis que Catherine Brunet et Charlotte Aubin captent l’attention par leur sensibilité. La complicité du groupe permet de maintenir l’intérêt. Ces interprètes talentueux incarnent à merveille les figures emblématiques de Québec-Montréal.

Quand la nostalgie ne suffit pas

Le texte original, rempli de réflexions sur l’amour, les relations et les chemins que la vie nous fait prendre, demeure touchant. Les échanges sur l’autoroute 20 entre Québec et Montréal, qu’il s’agisse d’amis débattant de l’amour idéal, de collègues à la romance ambiguë ou d’un couple au bord de la rupture, conservent leur pertinence. Toutefois, sur scène, cette matière précieuse se dilue parfois. La succession rapide des scènes et les transitions trop appuyées donnent l’impression d’un trajet morcelé, alors que le film offrait une continuité presque hypnotique. La nostalgie de Québec-Montréal ne suffit pas, pour moi, à recréer la magie d’antan.

Un accueil chaleureux malgré tout

Le public, nombreux pour cette première au Théâtre Maisonneuve, a réservé un accueil enthousiaste à la troupe. Plus de 25 000 billets ont déjà trouvé preneur, et de nouvelles dates ont été ajoutées à la tournée qui parcourra le Québec. La popularité du film d’origine et la curiosité de voir Québec-Montréal réinventé sur scène expliquent cet engouement. Même si l’expérience théâtrale n’atteint pas la puissance du long métrage, elle demeure une occasion intéressante de revisiter un classique et d’apprécier le talent d’une distribution exceptionnelle.

En conclusion

La version scénique de Québec-Montréal, présentée au Théâtre Maisonneuve jusqu’au 28 septembre avant de partir en tournée. Un spectacle poli et honnête, qui plaira aux nostalgiques, mais qui laisse une légère impression de route inachevée entre Québec et Montréal.

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