En visite à Montréal après un succès remarqué à Québec, Sciences Po 101 s’impose comme une véritable bouffée d’air frais. Conçu comme une conférence-spectacle, ce projet mené par Catherine Dorion et Vincent Massé-Gagné surprend par sa capacité à marier réflexion politique, éclats d’humour et touches d’histoire.
Pendant près de deux heures, le public est invité à plonger dans les coulisses de la politique québécoise, mais aussi dans celles de sa propre conscience citoyenne.
Catherine Dorion et Vincent Massé-Gagné : un duo qui bouscule
Au cœur de Sciences Po 101, la présence charismatique de Catherine Dorion retient l’attention. Ancienne députée et artiste de la parole, elle fascine autant par son parcours que par son franc-parler. Vincent Massé-Gagné, quant à lui, complète la démarche en apportant un regard analytique et une pointe d’ironie qui équilibre parfaitement le propos.
Que l’on partage ou non leurs opinions, leur dialogue incite à la réflexion et rappelle l’importance de rester fidèle à ses valeurs, même quand le confort de l’obéissance semble plus facile.
Une mise en scène épurée mais éloquente
Le metteur en scène Alexandre Fecteau offre à Sciences Po 101 un écrin sobre et puissant. Le décor minimaliste et les accessoires choisis avec soin permettent au contenu de briller sans artifice. Cette simplicité visuelle crée un espace propice à l’introspection, donnant l’impression que chaque spectateur est convié à une conversation intime plutôt qu’à une performance distante.
Histoire, psychologie et… Eichmann
L’une des forces de Sciences Po 101 réside dans son habileté à tisser des liens entre l’actualité politique et des références historiques profondes. La discussion autour d’Adolf Eichmann, célèbre pour sa philosophie de l’obéissance aveugle, marque particulièrement les esprits.
Le spectacle évoque le travail de l’historienne et philosophe Hannah Arendt, qui a popularisé le concept de « banalité du mal » dans Eichmann à Jérusalem. Cette réflexion rappelle que de simples individus, sans fanatisme particulier, peuvent devenir les rouages d’un système criminel en suivant les ordres sans examen moral.
En sortant de la salle, j’ai ressenti l’envie d’en apprendre davantage sur ce sujet fascinant, preuve que la pièce atteint son objectif : éveiller la curiosité et pousser à la réflexion.
Un dialogue avec le public
Sciences Po 101 ne se contente pas de livrer un message : il invite le public à participer. Des questions interactives ponctuent la représentation, créant une atmosphère conviviale et engageante. Cette dimension participative renforce le sentiment que chacun a un rôle à jouer dans la construction d’un monde plus juste et plus créatif.
Une expérience à partager
Assister à Sciences Po 101, c’est vivre un moment de réflexion collective, mais aussi de plaisir partagé. Le spectacle, accessible et stimulant, séduit les spectateurs, qui en ressortent inspirés et habités d’un désir de contribuer à un monde dont ils pourront être fiers.
Conclusion
À mi-chemin entre la conférence engagée et la performance artistique, Sciences Po 101 est bien plus qu’un simple spectacle. C’est un traité d’insoumission qui invite chacun à questionner ses certitudes, à nourrir son esprit critique et à garder vivante la flamme de l’espoir.
Et la bonne nouvelle ? Sciences Po 101 part maintenant en tournée à travers tout le Québec : Terrebonne, Sherbrooke, Montréal, Saint-Georges, Québec, Saguenay, Laval, Mont-Laurier et plusieurs autres villes accueilleront cette création inspirante.
Pour les dates précises et la liste complète des représentations, visitez le site officiel des Productions Martin Leclerc : productionsmartinleclerc.com/catherine-dorion.
Un rendez-vous qui vaut vraiment la peine d’être vu !
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