Une brume douce, une ambiance feutrée
Dès les premières minutes, le spectateur est enveloppé d’une brume légère, presque onirique. L’ambiance est posée: ici, pas de rythme effréné ni de surenchère visuelle. Si vous êtes amateur de slow food, imaginez-en la version artistique. Paperplane, c’est un spectacle tout en douceur, qui prend son temps et nous invite à ralentir avec lui.
Une histoire simple, mais touchante
Les artistes prennent directement la parole pour nous confier qu’ils ont perdu l’une des leurs. Peu à peu, à travers une succession de courtes scènes poétiques, on comprend : cette personne est décédée. Le spectacle devient alors un hommage vibrant, une série de souvenirs sublimés par la musique, la danse et des performances aériennes.
Des performances sobres, mais saisissantes
Malgré une mise en scène épurée, les prouesses artistiques sont bien au rendez-vous. Mention spéciale à l’une des artistes, qui chante et joue du piano tout au long des 1h15 de représentation, accompagnant les scènes avec une grande sensibilité.
Pendant ses morceaux, les autres artistes évoluent sur scène : entre danse contemporaine, mini saynètes théâtrales et acrobaties vertigineuses. Le tout dans un décor qui évoque les nuages, renforçant la sensation de flottement.
Trois moments de grâce
Trois performances de Paperplane ont particulièrement retenu mon attention au cours du spectacle. La première fut une voltige aérienne à couper le souffle : une artiste, suspendue à un cerceau à plus de dix mètres du sol et sans aucun filet, évoluait avec une telle maîtrise qu’on avait réellement l’impression qu’elle volait parmi les nuages.
La seconde, tout aussi impressionnante, mettait en scène un autre artiste attaché par une seule main à un câble, s’élevant dans les airs pour enchaîner une série de figures qui rappelaient les exercices exigeants des anneaux en gymnastique artistique.
Enfin, dans une séquence plus discrète de Paperplane mais non moins marquante, les artistes ont mêlé grâce, souplesse et jonglerie avec une délicatesse rare, ajoutant une dimension poétique et légère à l’ensemble du spectacle. Ces moments forts résonnaient d’autant plus intensément que la représentation avait lieu à la Tohu, haut lieu du cirque contemporain à Montréal, renforçant ainsi le lien évident avec les créations emblématiques du Cirque du Soleil.
Une parenthèse apaisante dans un monde qui court
Paperplane propose un contre-pied total à nos vies trépidantes. C’est un spectacle qui nous invite à ralentir, à savourer l’instant, à contempler la beauté des gestes lents et précis. Une forme de résistance douce à l’agitation ambiante.
En sortant, une sensation de calme m’habitait. Comme si cette heure quinze avait suspendu le temps. Et, je l’avoue, cette soirée m’a offert l’une des nuits les plus réparatrices depuis longtemps.
Pour connaître les prochains spectacles de cirque, visitez le site de la TOHU
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